Le biologiste René Quinton (1866–1925) s’est longuement penché sur la question des origines de la vie humaine. C’est à partir de 1895 et l’observation d’une vipère engourdie par le froid, qu’il trouve le fil rouge de sa pensée scientifique : la température de la terre crée les conditions bioéthiques à la vie. Sa théorie est simple, si le reptile hiberne,
c’est que son organisme ne peut réagir au froid, il appartient donc à une espèce apparue sur terre dans un climat chaud constant. Il vérifie son hypothèse auprès de paléontologues qui la corroborent. Ainsi naît sa première théorie sur la température des organismes vivants, qui deviendra la loi de « constance thermique ».
Pour lui, la température est un important moteur de l’évolution, et 43°C est la chaleur dégagée par la Terre au moment de la création de la vie. Mais cette température basale, idéale à l’existence, certaines espèces l’ont perdue et il démontre comment les plus évoluées sont celles qui sont parvenues à la conserver. Il classe alors les êtres en deux groupes en fonction de leur « bagage » thermique : ceux qui savent résister aux variations thermiques (l’homme) et ceux qui ne savent pas. Il les fait se croiser avec leur milieu originel et les résultats obtenus le conduisent à enrichir sa première hypothèse par une seconde : les premières cellules vivantes proviendraient de la mer.
Il réoriente sa recherche et met au point la loi de constance marine à l’origine de la création de l’eau de mer qui portera son nom. Sur cette base, il décide de créer un plasma marin qui contiendrait tous les oligo-éléments nécessaires au corps humain pour lui assurer une vie cellulaire optimale. Pour y parvenir, il se fixe un programme expérimental avec de l’eau de mer transformée en isotonie, c’est-à-dire à laquelle a été ajoutée de l’eau de source filtrée. Ces tests doivent lui permettre de prouver : la non-toxicité de l’eau de mer, la survie des cellules blanches, les plus fragiles de l’organisme, et la puissance thérapeutique de l’eau isotonique.
Ses premiers cobayes sont d’abord des chiens, et notamment celui par qui tout arrivera, au nom évocateur de Sodium. L’animal qui pèse 10 kg est quasiment vidé de son sang, 425 g qui sont aussitôt remplacés par 532 ml d’eau de mer. Le chien agonise dans un premier temps puis se remet quelques jours plus tard sans la moindre séquelle. Quinze jours passent et son sang est même plus riche qu’avant l’expérience. La conclusion de René Quinton est sans appel : si le plasma a permis une reconstitution rapide du tissu sanguin, c’est qu’il a les mêmes propriétés physiologiques que celui des êtres vivants.
Il décide alors de reconduire l’essai mais sur des humains cette fois. Un premier malade atteint de la typhoïde (maladie infectieuse et contagieuse, aussi transmise par l’eau et les aliments, entraînant fièvre et troubles digestifs) est « testé ». Dès le lendemain, le patient se sent déjà mieux et se nourrit avec appétit. Quelques jours plus tard, il est même totalement guéri. Il réitère sur un second cas, un patient suicidaire, qui confirme le succès thérapeutique du premier.
Malgré le scepticisme de la profession, les portes s’ouvrent et les théories de Quinton se propagent. Il créé des « dispensaires marins » dans lesquels des injections d’eau de mer sont effectuées sur des enfants malades. D’abord à Paris, en Province, puis à l’étranger, en Égypte, aux États-Unis, en Angleterre.
Avec l’arrivée de la Première Guerre mondiale et la saignée démographique de l’époque, la médecine regarde ailleurs et les théories de Quinton disparaissent avec lui en 1925. Il faut attendre les années 90 pour qu’une nouvelle vague d’intérêt émerge sur ce genre de méthode laissée de côté dans les années 30 au profit du développement, par les laboratoires pharmaceutiques, des médicaments chimiques.
En 2004, un colloque sur le plasma marin de René Quinton est organisé dans les locaux du Ministère de la Recherche français, des scientifiques y défendent alors les résultats thérapeutiques obtenus par le physiologiste sur l’anémie, les maladies de peau, le système nerveux ou encore les grossesses difficiles, les problèmes gastro-intestinaux.
De nouvelles études menées depuis ont permis d’allonger la liste des affections qui peuvent être traités par voie interne avec le plasma marin.Pourquoi? Parce qu’il rééquilibre et réharmonise le terrain en douceur. Il ne combat pas les maladies et n’attaque aucun microbe particulier, mais donne aux cellules la force pour lutter.